Courtoisie New Yorkaise



Dans le cadre d’un voyage au long cours à travers les forêts verdoyantes du Nord Est des États-Unis, je me suis retrouvée à New York dans la fournaise de Manhattan. Baignée par la chaleur ambiante, mon esprit divague vers les amours imaginaires (ou réelles) de l’émission Sex in the City.

Je regarde à gauche, à droite, je traverse Central Park et je remarque que la foule, semble être dirigé comme un ballet bien rôdé.
Serait-il que les new Yorkais se respectent les uns les autres? Serait il aussi que les règles élémentaires de courtoisie soient imbriquées dans l’ADN même de cette population à la réputation plutôt fougueuse et libre? La meilleure façon de vérifier cette hypothèse de visu - prendre le métro. Direction le Bronx

Beaucoup de monde. Entassés, je constate que personne ne perd patience. Les conversations habitent la rame où je prends place. Pourtant aucune place assise à l’horizon. Au contraire toujours plus de monde. Qu’à cela ne tienne, dès que la porte s’ouvre pour laisser entrer les nouveaux voyageurs, on se tasse, on descend pour mieux remonter.

Oups mille excuses je viens de vous marcher sur les pieds. Un sourire, un petit signe de la tête et on repart.

Les genres se confondent dans cette marée humaine. Aucun cri. Une courtoisie de base, non ostentatoire. Les rapports sont prévenants. Pardon monsieur? Sommes-nous encore loin? Non pas du tout suivez moi, je vous montre le chemin. Est-ce encore mon imagination galopante qui me ramène à la vie de Montréal?

Enfin nous voilà arrivés à destination. Tous en ordre, nous suivons le chemin grillagé qui nous conduit au Yankee Stadium. Les Forces de l’ordre nous montrent le droit chemin. Dans ce cas-ci, pas le choix, ce n’est pas la courtoisie ou les règles de bienséances qui nous incitent à marcher droit. Désarmée, je crains plutôt de passer une nuit à l’ombre des cocotiers du poste de police.

Au stade de baseball, une foule. Encore une fois, je teste.
Euh, pardon monsieur pourriez m’indiquer une bonne section, pas trop cher mais où on voit tout? Pas de problème madame, pourquoi n’essayerez vous pas la section 135-136? Merci monsieur.

Arrivée à ma place, le soleil au zénith. Zut pas de casquette, pas de crème solaire. Madame, pourquoi ne prendriez vous pas un de nos échantillons protection 60? Je tombe des nues. Je crains le renvoi du boomerang. Méfiante, je me dis qu’est-ce qu’il nous veut celui là? Déjà il s’éloigne pour s’acheter un hot dog. Pas très glamour, bon pour Sex in the City on repassera.

Voilà nous sommes assis. La section 135-136 s’anime. Les nouveaux arrivants saluent ceux qui sont déjà là. Suis-je à une réunion familiale? Non pas du tout, il est de bon usage de se présenter aux voisins qui nous entourent. Un peu bon enfant, très bien. Pas seulement ceux qui sont à droite et à gauche, mais ceux devant, derrière, un peu plus loin. Une grande famille. Ça change de ma réalité westmountaise…

Le temps qu’a duré la partie de balle, je me suis absentée plusieurs fois et à chaque fois mes voisins ont gardé un œil sur nos places, les frites, l’échantillon de crème solaire et les enfants. Cou don y sont ben fins! Merci à tous.

De retour sur Manhattan, même trajet, les gens aussi respectueux qu’à l’allée. Je flotte, je rentre dans un grand magasin très Sex in the City, les vendeuses me regardent de haut, que voulez vous mon dollars canadien fait pitié même à un taux de change avantageux. Une petite question mesdames, seriez vous où je peux trouver l’eau de cologne après rasage pour mon homme préféré? D’un ton hautain on me dirige vers la sortie…Je redescends sur terre. Cou don y sont ben bêtes. Je m’engouffre dans le grand magasin de la 5ième avenue.
Gentiment, le gardien de sécurité me dirige vers l’étalage de mon choix.



Et si j’essayais Paris maintenant?

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