MOI JE JOUE DE L'ÉTIQUETTE

Je me souviens la première fois où j’ai choisi un livre de bonnes manières, j’étais à Ville-Maria. Sur un des rayons
de la bibliothèque, un livre à la couverture bleue « Le guide Marabout de la jeune fille d’aujourd’hui» attira mon regard. À côté, un autre livre plus ancien celui-là portaient sur les anciennes coutumes. C’est celui que je choisis. 

En une journée, j’en avais fini la lecture. Le surlendemain je revins sur l’heure du midi. Je pris un autre livre et, depuis je n’ai jamais arrêtée. J’ai lu des centaines de livres sur le savoir-vivre et les bonnes manières. J’ai consulté des milliers d’articles – chaque semaine j’en découvre de nouveaux- et j’y prends toujours un vif plaisir.

Ainsi, bien sagement, j’appris les codes de bienséance. Vraiment aux antipodes de mon entourage et de la révolution sociale des années 70.

Vivre dans un monde où les bonnes manières et les convenances étaient jugées comme une forme d’hypocrisie, posait quelques défis. Au risque que d’être considérée comme totalement dépassée, rien ne me faisait plus plaisir que de mettre mes nouvelles connaissances au test. Comme d’autres apprenaient le violon ou le piano, moi j’apprenais le savoir-vivre et les bonnes manières. Pendant que certains faisaient leurs gammes, moi je jouais de l’étiquette

À l’époque, à la campagne j’avais un très bon ami. On s’amusait comme des fous. Leader né, il organisait notre bande de gamins, avec des jeux les plus amusants les uns que les autres. Des cabanes dans le bois aux baignades dans le lac, il me faisait tellement rire quand il prononçait de sa voix qui muait le mot  «marde», et moi qui le reprenais du haut de mes neuf ans «merde». Et surtout, Jacques avait une qualité qui le rendait tant aimable et apprécié aux yeux de notre bande de gamins, il avait le souci des autres. 

Il faut dire que mes connaissances se sont depuis raffinées. Il me ferait tant plaisir aujourd’hui d’expliquer à cet ami que les gros mots et les frustrations ne sont pas la meilleure façon de relâcher la soupape.  De lui parler du «Gentlemen’s Book of Etiquette and Manual of Politeness» de Cecil B. Hartley «un gentleman n’emploie JAMAIS de gros mots ou ne se met en colère» au risque de choquer son entourage, pour  longtemps. Un homme bien élevé se démarque par la retenue dont il fait preuve en public et en privé. Et quand bien même dans les situations les plus désagréables, nous serions tentés d’avoir quelques manques de retenue, la politesse commande un tact et un sens du décorum.


Pour expliquer le manque de civisme caractéristique indéniable de notre société, d’aucuns s’empresseront de blâmer les médias, la musique ou toutes autres raisons. Je m’oppose à cette déformation de la réalité. À preuve, les formations que je donne démontrent hors de tous doutes, que ce sont les jeunes et les adolescents qui montrent le plus grand intérêt pour les notions de savoir-vivre. Ils veulent apprendre les bonnes manières. 

Pour cette raison, je propose que les toutes institutions d’enseignement offrent aux jeunes qui les désirent, des cours d’étiquette et de bonnes manières actualisées à la réalité d’aujourd’hui et qui mettent le respect de l’autre au cœur des échanges. 

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